Amis lectrices et amis lecteurs, ce billet pour vous faire découvrir et pourquoi pas vous faire aimer cette pratique devenue addictive : marcher pieds nus en toutes circonstances et par touts temps. Je ne vous parle pas d'un effet de mode passager, inspiré par quelques testeurs-rédacteurs 'en tout' qui fleurissent en ligne, ni de cette soudaine envie quand vient l'été et les vacances à la plage de s'affranchir un peu de ses baskets, dans un sentiment exacerbé d'une pseudo-liberté, vécue quelques jours pour l'occasion. Il s'agit en ce qui me concerne d'un mode de vie, (comme on dit pudiquement dans le langage courant pour désigner un comportement en décalage avec les standards culturels) axé sur le bien être, la santé ainsi que la satisfaction de pousser toujours plus loin les limites de l'adaptabilité du corps à de nouvelles contraintes. Voir les organes moteurs sollicités se transformer, prendre force et assurance entretien la motivation et invite à de nouveaux défis en termes de parcours, de durée et de conditions climatiques. C'est aussi bien sûr autant de plaisirs jubilatoires à s'octroyer chaque jour, que se soit quelques pas sur le carrelage, au jardin, sur les routes, pistes et chemins variés, ou les randonnées à la journée avec équipement. Les remontées sensorielles procurées par cette marche native oubliée sont d'une incroyable richesse. Quand on redécouvre cette expérience, on ne peut s'empêcher de penser que l'on est passé à coté de quelque chose pendant des années. Qu'il restait en réserve, dans notre corps, tout un espace de stimuli inexploré dont on avait pas pleinement conscience. Stimuli bénéfiques pour un épanouissement personnel en complément d'une hygiène de vie en adéquation.
Que du bonheur!.
Il ne m'appartient pas ici d'émettre un conseil médical sur les bienfaits ou les risques de
marcher et courir pieds nus, je ne suis ni médecin, ni spécialiste, ni gourou en la matière. Un rapide tour d'horizon sur le
net nous permettra cependant de nous faire une idée exhaustive sur la question. Je note essentiellement, beaucoup d'avis positifs
d'ordres médicaux et de pratiquants ainsi que quelques détracteurs en mauvais retours d’expériences, probablement dues à un défaut
de préparation physique. On ne passe pas en effet à cette discipline du jour au lendemain sur un ''coup de tête'' mais par une
approche raisonnée, d’abord mentale puis physique, avec une progression régulière et une montée en puissance à mesure des acquis
physiologiques en réponse de notre corps. Se sentir à l'aise, avoir une bonne endurance et de bonnes performances dans cet exercice
se projette sur un l'horizon d'un an au minimum.
Quand j'ai débuté, il y a une trentaine d'années, l'internet n'en était qu'à ses balbutiements et toutes les occurrences sur la question
d'aujourd'hui
n’existaient pas. Je suis parti alors d'un raisonnement qui m'a semblé logique : Je ne voyais pas en quoi cette propension naturelle à se
déplacer selon ce mode, héritée de centaines de milliers d'années d'évolution et intégrée dans la normalité de vie des populations tribales
anciennes ou contemporaines avait quoi que soit de néfaste. Au même titre que de nager, ou danser. Sous nos climats, les anciens, les ruraux
en contact étroit avec la nature quittaient volontiers leurs sabots à l'occasion de travaux saisonniers comme les fenaisons, guider la charrue
derrière le cheval ou les bœufs, fouler le raisin, battre le blé, aller au bal... Eux qui avaient un sens inné de l'observation disaient souvent
que marcher pieds nus sur la rosée du matin avait des vertus bénéfiques en termes de vitalité et de tonus. Éloignant probablement ainsi le spectre
de la venue du médecin car leur santé était question de survie dans la rudesse de leur époque. Ce n'est sûrement pas ces pratiques qui les ont
emporté autour de leur centième anniversaire. Les classes sociales défavorisées en général ne portaient pas de souliers tel qu'on peut le voir
sur des gravures ou des cartes postales anciennes. Les vagabonds, les colporteurs, les déshérités des bas quartiers avaient d'autres priorités que
de se chausser.
D'aucuns évoqueront les bénéfices de la connexion avec le sol, afin de s'imprégner de l'énergie de la terre comme un besoin essentiel, d'autres
parleront d'écoulement et de rééquilibrage de charges électriques entre le corps et le sol... Pourquoi pas ? Les spécialistes argumenteront sur les
gains intéressants de la biomécanique du système moteur associés à l'indispensable complément d'un flux sensoriel, propices à une harmonie
retrouvée. (Une vidéo très instructive, avec des ralentis époustouflants sur le travail du pieds en condition de course, pour mieux en comprendre
le fonctionnement ici). Les sportifs convaincus enchaînent les marathons ainsi que les défis hors normes dans le domaine. Finalement les initiés
s'accordent tous ou presque à considérer cette activité comme une vertu. Je les rejoins dans cette analyse et pour ceux à qui cela ne serait pas
encore venu à l'idée, une simple observation de soi lors d'un entraînement s'impose :
Vous avez fait votre footing, vous rentrez satisfaits de votre effort, vous pensez vous sentir bien après la douche, l'adrénaline aidant, mais
quand vous vous êtes déchaussés, vos pieds étaient tout fripés, transpirants dans les chaussettes, avec des échauffements, des rougeurs, voir des
ampoules. Ils ont été les parents pauvres de votre sortie santé. Il y a quelque chose d'antagoniste entre le bienfait global acquit au détriment de
cette partie du corps malmenée par ces contentions ''réglementaires'' que sont les chaussures. Vous avez de plus, manqué la richesse du message
sensitif pour une expérience augmentée de votre immersion sportive dans la nature. C'est dommage!
Dans nos vies modernes et aseptisées où l'industrie de la chaussure et son marketing agressif et effréné conditionne nos vies dès le plus jeune âge,
en créant au passage des générations d'atrophiés, on ne se pose même plus la question de savoir si une alternative existe tant le reflex de se chausser
en toutes circonstances est admis. Il y a par ailleurs l'acceptation sociale qui peut aussi inhiber toute tentative d'émancipation sauf bien sur là où
le fait est toléré comme certains sports en salle, le yoga, les sports nautiques...etc
Cependant, pour qui s'éveille et s'intéresse à cette activité, il se dégage de tout ça un consensus fortement incitatif à s'adonner à la marche et course pieds nus qui devrait finir de convaincre les plus indécis.
Tout au moins essayer.
Résidant à la campagne depuis une trentaine d'années, où l'environnement est
propice à se laisser aller en matière d'habillement en fonction du climat saisonnier, il m'est apparu plus simple souvent
de quitter la maison où j'évolue pieds nus pour aller dehors sans enfiler mes sandales, sabots, bottes ou autre vielles chaussures
en fin de vie dédiées à des tâches ingrates. Il s'agissait plus d'un amusement spontané, comme le ferait un enfant sautant dans
une flaque d'eau sur son passage, que d'un comportement raisonné en pleine conscience. Aller ramasser quelques légumes au jardin,
faire quelques pas sur le chemin ou sur l'herbe en bordure, chercher un outil à l'atelier...
Autant de petits plaisirs aux goûts de transgression des codes hérités d'une éducation sociétale subie dès
l'enfance. Ces règles de bienséance nous évitent bien sûr la vindicte populaire ou le regard réprobateur de nos contemporains pour une
intégration normalisée dans la collectivité. Car comme disait GEORGES: « Les braves gens n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux !»
Toutefois, la satisfaction aidant, je me suis autorisé à étendre ces escapades aux saisons moins favorables pour « tester »
le retour d'expérience. Comme le plaisir était toujours au rendez-vous et qu'il commençait à monter en moi un espèce de besoin assez confus de retrouver
ces agréables sensations, j'ai commencé à emmener promener mon chien sur le chemin communal herbeux passant en bordure de chez moi. Je me suis surpris
souvent à me faire la remarque : ''Mais qu'est ce que c'est bon ! Comme l'herbe est douce à fouler '' ! je ressent parfaitement les nuances de fraîcheur
et d'humidité selon l'exposition au soleil ou à l'ombre du chemin. Les nuances de texture selon les espèces végétales présentes et l'état du moment;
L'herbe commune, les pissenlits, les mousses, le trèfle, les pâquerettes, les paillis d'herbe sèche laissés par les tontes régulières des cantonniers
lors de l'entretien de la voie, les petits monticules de terre fine et aérée produits par les taupes, si amusants à piétiner pour une agréable excitation
de la voûte plantaire...
Ainsi, plus je sortait avec mon chien, plus une petite musique, insidieusement s'installait dans ma conscience. Un déclic avait du se produire ; L'envie
s'est invitée. L'envie de recommencer. L'envie de découvrir d'autres stimuli, d'aller plus loin, plus longtemps, de goûter d'autres revêtements, de marcher
sous la pluie ou le froid, de marcher la nuit, à la lampe, là ou le flot sensoriel remonté par mes pieds n'est plus altéré par la vue, mais où l'écoute de
son corps est intensifiée. J'ai tellement aimé fouler la rosée le matin que je m'y consacre tous les jours depuis. C'est devenu un rituel aux vertus
vivifiantes pour bien commencer la journée. Pour aller au travail, quotidiennement, je fait une petite boucle pieds nus par la prairie avant de rejoindre
ma voiture pourtant garée à proximité de la maison, et ce quelque soit le temps et l'époque de l'année. Simplement, le parcours se réduit à quelques pas
sur de la gelée blanche. Mes chaussures pour le boulot étant restées dans la voiture, je les mettrais à l'entreprise, car je conduit toujours pieds nus.
Je me suis mis à traverser les champs en fin de moisson ou fraîchement labourés, mouillés par les orages d'été et les pluies
d'automne au grand ravissement de mon chien qui n'était plus qu'un petit point perdu dans la nature. Une autre formidable expérience car pour le coup,
c'est toute la surface d'appuis du pied qui porte uniformément quand il s'enfonce dans la terre, laissant une empreinte bien dessinée à chaque pas. Cela
revient à un massage bienfaiteur de la plante des pieds, laquelle ne porte jamais lors de la marche, et ça contribue au forgeage de la bio mécanique de la
cheville car le pied est rarement à plat sur ce sol fait de creux et de bosses. Et puis, au chapitre des petits bonheurs simples, ''ça fait des guilis''
comme aurait dit mes enfants, quand la terre s'infiltre entre les orteils en excitant ces zones rarement exposées.
-4° pieds nus, gelée blanche et glace
prise dans les flaques
A suivre j'ai défié les conditions météo en sortant sous pluie battante ou températures basses. A la condition d'être
bien couvert dans ces cas là, la température de confort sur l'herbe se situe pour moi entre 5 à 7 degrés. Là, c'est le top ! Félicité garantie ! En deçà
de cette fraîcheur, il faut quitter le couvert végétal, sauf à courir dans le cadre d'un footing par exemple, et préférer les chemins caillouteux,
les piste aménagées ou les routes où l'on aura la surprise de constater que le revêtement paraît plus chaud que le ressenti de l'air. Aujourd’hui, avec
le recul, j'apprécie de sortir les pieds à l'air par -4° (au plus bas pour l'instant) sur terrain sec en mode petit trot et par beau temps. En effet les
rayonnements du soleil participent avec le travail du pieds à son réchauffement. 1 à 2° son convenables pour une balade disons « hâtive », soutenue,
plutôt que flâneuse par temps gris et humide. Au final, je préfère largement évoluer automne-hivers-printemps plutôt que l'été, la où les sols sont
arides brûlants et agressifs. Faites l'expérience de pratiquer un chemin forestier caillouteux en été et d'y revenir en hivers en foulant le tapis
douillet de feuilles mortes qui s'y est déposé. Un régal...
En ce qui concerne l'appréhension d'avoir froid aux pieds, sans les chaussures et chaussettes qui nous compriment,
la circulation sanguine se fait de manière optimale. Associée aux mouvements désormais libérés des dizaines d'articulations, tendons et os, cette
association gagnante permet une meilleure tenue des températures basses. A conditions égales, le mode pieds nus est plus confortable
qu'avec chaussettes et chaussures fermées ! (dans le cas de la marche).
Dans une logique de toujours plus, je me suis documenté et entraîné à cette marche particulière d'attaque avant pied où le
talon ne se pose pas. Une marche pourtant native car les jeunes enfants l'utilisent instinctivement quand on les voit galoper partout avant que des
carcans ne leurs soit imposé. j'ai donc arpenté les routes, chemins et parcours santé alentours à chaque fois que l'occasion s'est présentée en
repoussant les maigres limites d'alors car ma morphologie n'était pas encore adaptée. En choisissant des parcours « propres », c'est à dire bitumeux,
sans graviers et plats, je me suis formé progressivement pendant quelques mois, en évitant autant que faire se peut les éventuelles blessures et
les vives douleurs ressenties en marchant sur des aspérités. Progressivement, j'ai vu mes chevilles prendre du volume
mes mollets s'affermir et la zone d'appui des pieds s'étaler en largeur, augmentant la surface de contact. Un coussinet s'est
formé sous les pieds entre la peau et les os. Il s'est épaissit avec l’entraînement, il va me prémunir du froid, gommer partiellement
les irrégularités du terrain et amortir l'impact au sol à chaque pas.
Depuis mon service militaire, (ça fait maintenant plus de quarante ans), pour autant que je me souvienne, j'ai toujours
pratiqué entre autres sports le footing. Sans ambitions particulières, juste afin de maintenir la machine en bon état de marche. Il y a quatre ans
cependant, sans pré-alerte, des douleurs aux tendons d’Achille au cours de l'effort m'ont averti d'un problème en devenir. Je suis resté au repos
quelques jours, puis quelques semaines car cela ne voulait pas passer malgré les anti-inflammatoires sans ordonnances. Je me suis donc résigné à
consulter. Suite à une échographie locale, un éminent spécialiste de l’hôpital ma annoncé une tendinite chronique à chaque tendon.
Je lui dis alors : « ok. Comment ça se soigne ?
Il me répond :   – ce genre de pathologie est installé à vie, il n'y a pas de traitement efficace. Peut être les ultra sons... ?
Je vous conseille de porter des talonnettes pour limiter l'amplitude des mouvements de la cheville. J'en porte moi-même.
Je lui rétorque : – A l'heure où la médecine a fait des progrès fulgurants pour réparer les humains, vous me proposez
des ''prothèses'' pour un simple problème d’inflammation ?
– c'est le mieux adapté ! »
Sa réponse m'ayant fâché, et n'ayant jamais eu aucuns goûts pour les soins de confort dont beaucoup raffolent, je suis
rentré avec l'idée de me débrouiller seul et de me prendre en main ! J'ai pensé alors: « si je change mes appuis en permanence comme pour la marche
avant-pieds, je vais donc solliciter différemment mes chevilles, ce sera probablement moins traumatisant que l'attaque au talon. » Comme le footing
restait encore la seule activité où je me chaussais, j'ai jeté ainsi définitivement mes baskets!
Aujourd’hui, j'ai 63 ans. Je cours, je pratique la randonnée par tous les temps et au petit trot à raison de 10 – 25km
par semaine, des boucles d'environ 10km par sortie en terrain très accidenté, avec des dénivelés cumulés autour de 500m tel qu'on les trouvent dans ma
région. Je marche environ 1 heure et demie presque tous les jours, soit en moyenne 30km par semaine en plus, selon ma disponibilité sur routes et pistes
goudronnées, toujours avec mon chien qui se fait vieux. Avec la belle saison et en fonction de mon agenda, je réfléchis à une randonnée
itinérante de plusieurs jours en autonomie, c'est à dire sac à dos, tente, duvet, nécessaire journalier... Tout ça pieds nus. Je n'ai plus de douleurs
aux tendons, je conserve une santé infaillible, laquelle m'a prémuni jusqu'à lors de toutes infections respiratoires de saison ou d'actualité sans aucun
traitement préventif fortement suggéré. Je ne prends aucun médicaments.
Traversée dans un labour.
Afin de démarrer dans cette discipline et d'en
apprécier tous les bienfaits, la première des choses à faire est un travail mental sur sois même :
« Est-ce que j'en ai envie ?
Est-ce que ma condition physique le permet ?
Est-ce que je me vois courir pieds nus alors que je ne supporte pas une chaussette chiffonnée dans ma
chaussure ou je ne quitte jamais mes charentaises à la maison tellement je suis bien dedans ?
Est-ce que je ne vais pas abandonner au moindre bobo ?
J'habite en ville. J'aimerai bien essayer mais ça va être compliqué, voir décourageant de trouver un site
adéquate!
Comment vais-je affronter le regard des autres ?
Qu'est-ce que cela va m'apporter ?
Est-ce que je suis prêt-prête à un changement de mes habitudes en matière de mode de vie, de pratique
sportive,
de philosophie ?
Est-ce quelqu'un de mes connaissances pourrait se lancer avec moi, Ce serait peut-être plus facile ? Etc... »
Une fois le ménage fait, et dans l'acceptation en soi, il faut se lancer ! Trouver un site dédié tel
un parc ou un lieu naturel pour démarrer. Faire ses premiers pas dans l'herbe est une bonne chose afin
de découvrir de nouvelles sensations en restant sur un tapis doux et moelleux. L'idée est d'écouter
son corps et de prendre du plaisir dès le début. Un chemin de terre enherbé et entretenu en bordure
d'un champ est très bien. Pour les citadins, un stade de foot ou encore mieux un stade avec piste
d’athlétisme est idéal pour ne pas aller trop loin en voiture, voir un parcours santé à proximité.
Il est important pour débuter de bien choisir un site adéquate et je reviens sur le fait qu'il soit
surtout entretenu. En effet, un des pires ennemis du marcheur pieds nus est la ronce et ses épines acérées.
Ses branches rampent depuis les fossés ou les buissons vers les zones vierges, dont les chemins pour
les coloniser. Elles sont autant de herses à éviter pour une expérience sereine. Les stades, parcs et
parcours santé répondent à ce critère puisque maintenus régulièrement en état avec de l'herbe rase,
ce qui est parfait. Au titre des désagréments, hormis les ronces, éviter des chardons, des daturas,
des buissons épineux, des châtaigniers à l'automne, des aiguilles de pins, les affleurements de cailloux
ou de roche pouvant être coupants... C'est pour cette raison qu'il est préférable d'emprunter des chemins
où il y a de la circulation. Engins agricoles, voitures, chevaux, vélos, piétons... Le passage répété de tout
ce monde va lisser le terrain et le rendre ainsi plus agréable à fouler en éliminant les risques évoqués
plus haut. Embarquer une paire de sandales avec soi dans un sac est plus rassurant. En cas de mauvaise
expérience, on peut rentrer à la voiture tranquillement, d'un pas habituel.
Pendant qu'on y est, on commence à tester la marche avant pieds car c'est là ou il faudra en venir par
la suite et se sentir à l'aise avec. La marche dite « normale » n'est pas compatible avec ce genre d'activité.
Le talon est un endroit naturellement douloureux. Il ne faut surtout pas le poser, (mais on peut effleurer le sol).
Un cailloux pointu sous le talon au moment de poser le pied provoque une vive douleur à se plier en deux !
De plus, ce poinçonnement est reçu en plein car on ne peut l'échapper une fois dessus, la cheville n'étant
pas assez souple pour ça. Avec l'attaque avant pied, en revanche, on peut reporter ses appuis en cas d'alerte.
Si vous posez le talon au sol et que vous essayez de changer le point de contact en tordant la cheville dans
tous les sens, ce point d'appui reste au même endroit. Maintenant, si vous ne posez que le tiers avant du pied,
en tordant la cheville comme précédemment, vous sentirez une zone d'appui bien plus large et sélective, ce qui
permet de reporter le poids du corps immédiatement à droite ou à gauche du point de douleur. Par ailleurs,
cette marche à une particularité par rapport à l'autre ; Quand on attaque au talon, le tendon d’Achille et
le mollet sont au repos. Après la pose du talon au sol, il faut attendre le point de basculement vers l'avant pied
pour que ce duo se contracte pour propulser le corps. Il y a donc un temps mort du système moteur à ce moment.
Avec la marche avant pied, dès le contact au sol, et jusqu'à la fin de la propulsion, les muscles et tendons
restent contractés, il agissent comme un ressort qui reste comprimé pendant tout l’effort et se relâche quand
le pied quitte le sol. Il est donc plus facile de bloquer immédiatement l'approche du talon vers le sol en cas
de ressenti risqué car le système est tendu et réactif.
Une autre chose dans cette pratique réside dans la longueur de foulée. La foulée avant pied est plus courte
que l'autre mais moins traumatisante. Pas de choc au talons se répercutant dans les jambes et la colonne vertébrale,
sauf à chausser des baskets professionnelles hors de prix, qui de toute façon avec leur amorti, atrophient
la cheville et le pied. Perso,
j'appelle ça des prothèses ! A l'instar des peuples cueilleurs-chasseurs, et des tributs d'Afrique, cette façon
de marcher et de courir se destine aux longs trajets, à l'endurance tandis que l'autre au sprint. Ne cherchez
pas la performance, ce n'est pas le but.
Pour ceux qui le peuvent, Entraînez vous chez vous à cette marche le plus souvent. Dans la maison, au jardin,
dans la cour, En ville avec des chaussures sans talons pourquoi pas. Il faut compter quelques mois de pratique pour
être à l'aise. Il va y avoir une transformation physiologique. Comme les mollets
sont davantage sollicités, ils vont grossir (avec courbatures :), Les chevilles vont se renforcer et gagner
là aussi en volume, en débattement mais aussi en solidité. Il y aura une meilleure tenue du pied dans des
positions extrêmes. Exit les foulures, entorses, luxations et autres joyeusetés ! Il va se développer aussi
une meilleure résistance au froid.
Quand vous vous sentirez plus confiants, il sera bon d'aborder des revêtements durs. Le tiers avant du pied
à commencé à s'étaler sur sa largeur et s’aplatir. Les orteils se sont un peu écartés et on arrive à passer
chaque doigts d'une main dans l'entre doigts de ceux là jusqu'à la base ( pour ceux qui on vécu des années
avec des chaussures étroites). Mais la peau reste sensible à la moindre saillie et les températures nous gèlent
dès que le thermomètre affiche l'automne.
Il faut alors passer une gamme au dessus. Choisissez une piste bitumée. Une route, une voie verte, une piste
d’athlétisme... quelque chose de rugueux plat et régulier mais exempt de gravillons, pierres, trous, nids de poules,
encombrements divers, brindilles, déchets... Et puis faites du fond! fixez vous un objectif de distance à parcourir
par sortie et testez des températures plus basses. Comme précédemment, emportez une paire de sandales dans un sac.
En cas de sensations de brûlures dues à la rugosité du revêtement, vous pouvez rentrer dans de bonnes conditions.
Et marchez, marchez, marchez...
Une fois rentré et au repos, les petits picotements sous les pieds sont un bon signe. La réaction du corps est en train d'opérer.
Il s'adapte pour répondre à ce nouveau défit comme il le ferait pour toutes activités sportives nouvellement pratiquées.
Petit à petit, à force du contact répété avec le sol, le dessous avant du pied va s'épaissir. La peau se tanner.
Ce n'est pas de la peau morte mais une espèce de cuir encore souple ayant gardé toutes ses propriétés sensitives.
Une couche graisseuse va se former sous la peau
un peu comme les coussinets sous les pattes des chiens. Ce cuir rembourré va légèrement claquer
au contact du sol comme ferait le bruit d'une semelle dure. Cet équipement va nous permettre à suivre de mieux accepter
les différents terrains et leurs irrégularités mais aussi de limiter les déperditions thermiques vers le sol à chaque pas
car ce coussinet a des propriétés isolantes. Désormais, on pourra marcher sur des sols chaotiques, sur du gravier,
des petits cailloux, des brindilles, des flaques d'eau en hivers ou sous la pluie, marcher à des températures indécentes
pour ça il y a seulement quelques semaines.
Attention toutefois à ne pas tomber dans l'excès de confiance car la réalité ne manquera pas de se rappeler à nous.
Ce n'est parce que nous avons de bonnes semelles biologiques que nous sommes devenus des mutants aux supers pouvoirs !
Certes, les irrégularités du revêtement nous paraîtrons presque avoir disparues bien que le ressenti soit toujours
là mais amoindri et les appréhensions de nos débuts se sont estompées, mais les risques de coupures et de perforations
sont encore présents. Des bris de verre, une capsule de canette, un silex, les gravillons de bordure de routes aux
facettes acérées... Autant de bobos désagréables qui peuvent nous faire regretter une sortie. Si l'on peut marcher
« tête haute » sur les routes et pistes fréquentées, pour le reste, il faut regarder où poser son pied à chaque pas.
Mais cela va devenir un reflex avec l'expérience.
Ainsi, sorties après sorties, on aura envie de presser le pas, et naturellement tenter quelques enjambées au petit trot,
pour voir comment ça ce passe. Et comme ça ce passe bien, après plusieurs essais, on se lance à un footing tranquille,
petites foulées, sur son parcours habituel, pour comparer avec l'autre méthode. Et là, on est heureux ! On à l'impression
de planer au dessus du sol. Il y a quelque chose de gracieux, d'aérien, de glissement dans ce mode de déplacement.
Il n'y a plus de chocs aux talons avec le poids du corps et son inertie à encaisser à chaque pas, mais un contact
tout en douceur de l'avant pied accompagné par la déformation de l'arche plantaire qui s’aplatit et joue ainsi le rôle
d'amortisseur naturel pour lequel elle à été conçue. Le travail du mollet et du tendon d'Achille contrôle l'amplitude
de l'ensemble dans un mouvement fluide et continu d'extension et contraction jusqu'à la fin de la propulsion.
Par ce que l'on en veut encore, on allonge la foulée. On fait de grandes enjambées pour connaître ses nouvelles limites... et on s'éclate !
Tout ça est acquis. On marche sur parcours, on cours, on s’endurcit. On sort régulièrement, on est bien en toutes
saisons, surtout l'hiver. Et puis on a envie d'aller plus loin, plus longtemps et de varier son environnement.
Aussi, la prochaine étape sera de découvrir une suite de sols différents au cours d'une sortie dans une expérience
sensorielle inédite. C'est l'intérêt des randonnées où l'on emprunte une continuité de pistes aux caractéristiques
variées. On trouve un circuit où l'on enchaîne pêle-mêle des chemins communaux plus ou moins dégradés, des chemins
ruraux enherbés serpentant entre les champs, des chemins et sentiers forestiers terreux sablonneux ou empierrés,
plats ou creux, en dévers, des voies d'accès agricoles avec de belles ornières embouées, des routes goudronnées
bien sûr, des sentiers à chèvres à flanc de coteaux avec les racines d'arbres en travers, des affleurements rocheux
et des pentes à s'arc-bouter, des passages détrempés traversés par des sources etc... Si on est à l'écoute de ses sens,
comme on est en immersion totale dans la nature, c'est un jackpot de bien être ! Un instant jubilatoire dans sa journée.
C'est la récompense de toute sa préparation physique antérieure et des concessions faites à son confort.
Personnellement, sur les circuits que je connais, après les avoir pratiqués plusieurs fois à la marche, je les revisite
régulièrement tout au long de l'année en courant là où c'est possible, conjuguant ainsi l'utile à l'agréable, c'est à dire le plein de sensations et le bénéfice santé du côté sportif.
Passage d'ornières incontournable.
En ce qui concerne l'aspect technique de la marche régulière pieds
nus. Par rapport à la marche chaussée, il y a quelques particularités à ne pas négliger. En premier
lieu, dans un soucis d’hygiène et de risques potentiels de blessures, il n'est pas recommandé de
marcher pieds nus en milieux urbain. Les déjections animales, les rats, les crachats, les mégots,
les bris de verre et détritus en tous genres, offrent des conditions propices pour contracter des
infections et des parasitoses propres à décourager les plus hardis. L'idéal est donc un parcours
dédié à la promenade ou tout simplement une route peu fréquentée par le trafic routier avec un large
accotement propre afin de se mettre en retrait de la circulation quand on croise un poids lourd par
exemple. Il existe aussi un risque de glissade à prendre en compte sur route mouillée ou sous la pluie.
Il n'est pas rare en effet de constater le long d'une voie, ça et là , la présence de nappes de goudron
bien lisses en surface, faisant discontinuité avec l'enrobé rugueux de la chaussée. Ces plaques se
forment en été, là où le soleil surchauffe les routes jusqu'à ramollir le goudron qui remonte en
surface et s'étale en formant des zones parfaitement lisses. Hors, le dessous du pied est lui aussi
parfaitement lisse. Il n'y a pas de crampons ! Et comme il reste une pellicule d'eau entre le pas et
le revêtement, cela devient une véritable patinoire. Pour ajouter à ce désagrément, les routes son
bombées de leur milieux vers les accotements de sorte que l'on marche en léger dévers latéral
à notre direction ce qui amplifie le danger, sans parler des côtes et des pentes selon l'itinéraire
choisit. Il faut vraiment se méfier de ces franchissements et surtout quand on cours, quitte à aller
chercher le milieux de la route pour poser le pied sur un plan horizontal ou prendre l’accotement
sur quelques mètres. Cela dit, par temps sec, ces surfaces sont très agréables à fouler. C'est
doux comme sur un carrelage et cela constitue une suite de ressentis bien agréables en alternance
avec la rugosité normale d'une chaussée. On peut s'aider d'un bâton de marche en accompagnement
d'une sortie pluvieuse pour conserver son équilibre, et en acquérir une bonne prise en main pour
la suite car les surfaces glissantes vont être le plus grand défit technique du marcheur pieds nus.
Elles vont devenir récurrentes dans notre recherche d'itinéraires variés, notamment en randonnées
sur sols trempés où là, le bâton de marche va devenir indispensable.
Un des plaisirs que j'apprécie beaucoup est de marcher sous la pluie avec un bon équipement
vestimentaire qui me garde au sec. Au début, je sortais avec un parapluie et en retroussant les bas
de jogging sous le genoux, laissant le reste de la jambe nue. Cette protection précaire ne peut être
que temporaire car peu efficace, surtout avec le vent qui retrousse le parapluie et change la direction
des gouttes, arrivant alors en oblique donc sous le parapluie. En fin de compte on fini plus ou moins
mouillé, ce qui ne pose pas de soucis en été, mais devient problématique quand les températures sont
plus basses car il est nécessaire de rester au chaud à tout prix. La même remarque s'applique en
balade par temps froid. En effet, bien choisir ses tenues extérieures est une garantie d'évoluer
dans de bonnes conditions. En étant parfaitement couvert pour chaque circonstances, on réduit la
surface d'échange thermique quasiment uniquement à nos pieds, lesquels sont déjà relativement isolés
au contact du sol par les coussinets que notre corps à fabriqué. Aussi, quand il pleut
j'enfile une veste imperméable avec capuche et casquette à visière dessous (la visière permet de
serrer la capuche autour de la tête tout en gardant une vision dégagée. Et puis on ne ressemble
pas à un télétubbies ! :) ). Je n'apprécie pas les ponchos qui offrent pourtant une très bonne
protection contre la pluie, et protègent le contenu du sac à dos, mais qui virevoltent au vent
et masquent les pieds. Pour le bas, un pantalon de pluie fera l'affaire, jambes dégagées au dessus
du mollet (pour ne pas le crotter). On se sent ainsi à l'abri des éléments, dans un cocon, et on
profite de ces instants magiques pour patauger dans les flaques d'eau, goûter à l'herbe mouillée,
la chaussée, marcher dans la gadoue sans avoir à paniquer pour savoir comment rattraper ses godasses
ruinées par la boue, si on en avait eu alors. Un bonheur !
Idem pour la saison froide. On exploite la technique des trois couches ; Un vêtement thermique près
de corps, une veste chaude par dessus et un coupe vent en plus. On finalise avec un bonnet et un
tour de cou ou bien une écharpe bien chaude ou encore un passe montagne. On peut enfiler des gants
à la condition qu'ils aient un bon ''gripp'' pour garder le bâton de marche bien en main. Un pantalon
molletonné de jogging pour le bas, laissé long pour couvrir les chevilles. Avec cet emmitouflement,
il ne reste que le visage et les pieds dehors. En se mettant en mouvement, la biomécanique du pied
entre en action et s'adapte à chaque situation. Il s’aplatit au contact du sol, se déforme selon
l'appui rencontré puis s'arrondit en quittant le sol. L'arche plantaire assure les amortis comme
le mouvement alternatif d'un ressort à chaque pas. C'est toute une machinerie interne qui s'anime.
Ce travail, nourrit par une irrigation sanguine libérée des garrots chaussettes-chaussures,
produit de la chaleur et l'on a pas froid à la condition bien sûr de garder le rythme.
Si on se met à courir pour un footing, la chaleur dégagée par le corps permet d'être à l'aise
pieds nus par des températures proches de 0°.
A propos de randonnées, on part pour 2 à 5 heures de marche sur des parcours techniques
nécessitant une bonne endurance et une bonne maîtrise de la marche pieds nus. Pour les raisons évoquées
plus haut, l'idéal est de s'engager sur des itinéraires balisés et fréquentés par les randonneurs,
les VTT, les chevaux et autres véhicules tous terrains. Entretenus par les associations de tourisme,
ces circuits offrent de bonnes conditions de pratique en écartant les désagréments de la flore locale et des accidents de terrains
pour notre activité (ronces, buissons épineux, cavités masquées par la végétation, empierrement agressif...).
Les animaux sauvages ne font pas autrement. Ils empruntent toujours le même passage pour se déplacer,
formant ainsi un sentier de quelques centimètres de large. L'herbe à cet endroit est tenue rase par les
passages répétés des différentes espèces présentes. Cela s'appelle 'une coulée'.
On part chargé avec un petit sac à dos contenant le minimum utile. Et son indispensable bâton de marche.
Hormis l'été où les pistes son sèches, le grand reste de l'année offre des parcours restés humides,
mouillés ou carrément trempés par les pluies répétées. Si cela n'a que peu de conséquences sur routes
goudronnées, les sols naturels deviennent très glissants. Les chemins de terre sont des patinoires.
Défoncés par les ornières, c'est encore pire. Les pistes argileuses sont des savonnettes .
Pour peu qu'il y ait un dénivelé, c'est assez problématique d'en venir à bout.
Progression pieds nus sur piste
terreuse glissante en forte côte
Le peu d'accroche
que l'on trouve, c'est les touffes d'herbe, les racines en surface, les affleurements rocheux
ou des cailloux semi enterrés. Tout ça pas forcément agencé pour former un escalier régulier
afin de franchir une montée délicate. Mais c'est aussi un défi qu'il convient de relever pour
l'amour propre et afin de boucler sa randonnée en allant de l'avant. Revenir sur ses pas serait
un renoncement. Dans ces conditions, le bâton de marche est le compagnon indispensable. Le mien
est réglable en hauteur, ce qui est intéressant pour l'adapter à sa taille et au profil du terrain.
Par ailleurs, il me sert de mât pour ériger ma tente ultra-légère, conçue sans armatures pour cette utilisation.
Dans les côtes glissantes, pour avancer vers le sommet, il faut planter le pic de son bâton en
arrière de soi et s'appuyer dessus à chaque pas en le faisant suivre. On est content de trouver par
moment des pauses fiables, par exemple une racine ou une grosse touffe d'herbe. Les orteils se crispent
pour crocheter le terrain mais ça patine quand même !
Les descentes sont plus risquées. Le danger viendrait à partir en glissade en arrière et se heurter
la tête en tombant sur le dos. Pour ça, on va aborder la pente de profil, en se recroquevillant pour
ramener son poids vers ses appuis. Une jambe pliée en amont et l'autre tendue vers l'aval, le bâton
planté juste après pour faire arrêtoir. Si ça dérape, on se bloque sur le bâton. Si on se loupe,
comme le corps est penché en avant, on aura tendance à tomber plutôt vers l'avant ou sur le côté,
limitant ainsi les dommages. Sur les pentes un peu moins raides mais techniques on maintient son bâton
en oblique à quelques centimètres du sol devant soi prêt à le planter pour s’appuyer dessus afin de
se freiner si on part en emballement par manque d'adhérence sur terres nues et mouillées ou sur un lit
de petits cailloux ronds, genre roulement à billes. Étonnamment, les couches de feuilles mortes accumulées
sur le sol offrent un bon grip. On ne glisse pas à marcher dessus. A préférer donc dans son choix de trajectoire.
Le terrain plat et mouillé n'est pas sans risques non plus, surtout les chemins ruraux empruntés par les
engins agricoles. La difficulté vient des ornières remplies d'eau dans un passage étroit entre deux obstacles.
Par exemple des haies, des clôtures, des fossés ou des remblais, des arbres, des ruisseaux, voire un panachage
de tout ça au cours de notre progression. Il est parfois compliqué de trouver une bande de terre viable pour
éviter une ornière, sachant que tout le monde passé par là s'est fait la même remarque, emprunté la même
bande de contournement en l'ayant rendue elle aussi impraticable. Les chemins de terre nue ayant un
dévers aussi sont des pièges dont il faut se méfier. Bien qu'une chute dans ces cas là ne présente pas de
grands risques de blessures car le terrain est mou. Se vautrer dans la boue reste une expérience désagréable.
Notre bâton va nous aider aussi dans ces cas là afin de se maintenir plus ou moins en équilibre lors de ces
franchissements délicats.
Hormis cette problématique d'adhérence sur sols mouillés où l'on doit rester
attentif, des règles simples
d'itinérance doivent être acquises : On ne pratique que les chemins fréquentés. Si le chemin emprunté est
bordé d'un côté par une haie, un buisson ou un couvert végétal épais et touffus, marcher systématiquement
sur le bord opposé pour éviter les épines. Si notre chemin est encadré par une haie de chaque côté, on marche
au milieux. Il est toujours préférable dans la mesure du possible de marcher dans les passages de roues si ils
sont praticables car le sol est bien visible et damé par la circulation.
Une coulée
On ne s'aventure pas dans une friche,
surtout si elle épaisse et que l'on ne voit pas le sol en dessous. Même remarque avec les herbes hautes, à éviter
à cause des tiques. Si on doit passer quand même, on profite d'une coulée s'il y en a une, on enfile ses sandales
embarquées dans un sac pour cette
occasion entre autre et on les ranges pour la suite. On cherche toujours les endroits les plus horizontaux
pour marcher, souvent le milieux des chemins. Si notre chemin est en devers transversal, se tenir vers l'amont de celui là.
En cas de dérapage, on reste dessus et on ne vient pas se ramasser dans un fossé en contrebas ou une haie de
buissons épineux, d'orties, de ronces, de barbelés et autres divertissements de fakirs.
Pour le reste, c'est pure jouissance du moment, en immersion dans la nature, dans sa condition de simple humain
tel qu'il est né. On profite d'une pause pour contempler le paysage, d'une autre pour se masser les voûtes
plantaires sur un galet bien rond, une racine en affleurement, voir un morceau de branche morte qu'on fait
rouler sous le pied. On fait un petit écart pour fouler un tapis de mousse accueillant et frais. On se rince
les pieds dans une flaque d'eau et on trouve ça rigolo. On cherche le meilleur passage entre les pierres, pour
avancer d'un pas confortable malgré la rudesse de la voie. En bref, on prend son pied !… Eh bien sûr, on conduit
sa voiture pieds nus pour rentrer. Très agréable aussi. J'ai toujours sous le fauteuil une paire de tongs ou de
sandales plus ''habillées'' selon le niveau de décence exigé par le code moral pour aller en courses ou en ville
ou bien faire une démarche administrative, aller à un entretient... Il est par ailleurs amusant de voir la mine
déconfite des bonnes gens quand on rentre dans un super marché en tongs alors qu'il gèle dehors !
Le partage du territoire avec les autres occupants ne m'a jamais posé de problèmes. De toutes façons, les animaux,
même les rampants se tiennent à l'écart de l'humain et il n'y a donc peu de risques d'être inquiété. Cependant,
les moustiques et les taons peuvent nous pourrir une sortie. A la belle saison, quand je part en rando, je ne
suis vêtu que d'un short et d'une casquette. (plus minimaliste serait vraiment le top mais la bien-séance...).
Donc torse, visage, jambes et pieds nus. Autant dire une opportunité de festin à domicile pour ces saloperies.
S'enduire d'une lotion répulsive avant le départ est un bon reflex. En avoir un flacon en réserve dans son sac
est une bonne habitude. Parfois des chiens viennent à notre rencontre d'un air menaçant. Souvent les chemins de
randonnées passent à proximité de propriétés agricoles où les chiens sont plus ou moins libres. Notre ami le bâton
de marche va pouvoir nous aider à les tenir en respect.
En ballade, il est utile et bienvenu d'avoir un petit sac à dos. On y loge le minimum indispensable. Pour une
randonnée de trois heures, il n'y a pas besoin d'embarquer sa maison sur le dos mais un choix judicieux
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